Benjamin Vidali a grandi dans une famille qui lui a transmis la passion de l’apiculture. Son père et son grand-père ont toujours eu des ruches et il a tout naturellement fait de même.
Installé depuis plus de 50 ans à Choisy-le-Roi, il a travaillé 30 ans au parc des Gondoles Nord avant de prendre sa retraite pour se consacrer à son activité d’apiculteur.
Il possède désormais 40 ruches sur plusieurs sites à Choisy et à Créteil, ainsi qu’à Fresnes sur la bibliothèque. Les terrains sont prêtés par les villes, la Sncf ou la CDC (Caisse des dépôts et consignations).
Les espaces verts de Choisy sont particulièrement bénéfiques à l’activité de butinage des abeilles: tilleuls, acacias, cerisiers, fleurs, etc. Il n’y a pas de pesticides, rien n’est traité. Cependant, le miel n’est pas étiqueté “bio” car cette marque déposée représente un coût important pour les apiculteurs amateurs, qui préfèrent s’en passer afin de vendre leur miel à un prix accessible au plus grand nombre.
Venez retrouver le miel de Benjamin Vidali dans notre boutique.***
Rencontre avec Benjamin Vidali, apiculteur
Comment se lancer pour avoir un rucher?
“Nous avons un groupement qui s’appelle le GDSA 94 (Groupement de Défense Sanitaire des Abeilles) sur le Val-de-Marne. Il y a des formations, des mises à niveau, une formation continue pour apprendre tout sur la législation, l’hygiène, le plan sanitaire d’élevage, etc.
Il faut un cheptel local, habitué à la ville, au bruit et à l’homme aussi. Les essaims qu’on achète viennent souvent d’Amérique du Sud ou des pays de l’est, et leurs abeilles peuvent être agressives.”
Y a-t-il des restrictions?
“On m’appelle souvent pour installer des ruchers, mais ce n’est pas possible de le faire partout. En France, c’est très réglementé et si on les met n’importe où, l’assurance ne fonctionne pas en cas d’accident. Il y a par exemple un arrêté préfectoral qui interdit à tout établissement scolaire d’avoir des ruches.
Le souci que nous avons a ici, en ville, c’est de trouver un terrain. Même à la campagne, il y a les sentiers de randonnée, etc. Les ruchers sont donc dans des endroits très discrets, il y a une distance à respecter et la loi nous oblige à clôturer.”
Est-ce simple de s’en occuper?
“Oui, c’est une activité facile à la portée de tous qui ne prend pas beaucoup de temps. Ce n’est pas comme s’occuper d’un chien ou un d’un chat.
L’abeille est un insecte sauvage, elle se nourrit elle-même et se débrouille toute seule. J’y vais par plaisir, pour les regarder et sans ouvrir les ruches pour ne pas les stresser.
Une ruche boit 2 litres d’eau par mois. Contre le frelon qui décime les abeilles, une recette infaillible: un mélange de vin blanc, bière et grenadine dans une bouteille en plastique qui le piège.
La récolte, qui se fait en juin-juillet, est rapide. Je n’en fais qu’une par an pour ne pas trop déranger les abeilles. Quand il n’y a pas assez de miel, je le laisse pour elles car l’hiver, elles ne sortent pas, elles consomment la réserve. La nourriture de l’abeille c’est le miel, et si vous prenez tout elles meurent de faim.
Au printemps ou au début de l’été, la colonie crée une deuxième reine. L’ancienne part avec la moitié de la colonie, on appelle ça la période d’essaimage.”
Que faire lorsque la colonie est trop peuplée?
“Il faut la diviser. Avec tout le cheptel que j’ai, je n’ai qu’une seule souche et je les divise lorsqu’il y en a trop pour avoir plus d’espace et plus de ruches.
L’inconvénient, c’est qu’il ne faut pas que je dépasse 49 ruches parce qu’à partir de 50, on devient professionnel et il faut les déclarer, payer la mutuelle sociale agricole, la TVA, etc. Rester amateur, ça me permet de vendre le miel moins cher. Quand j’en ai trop, je donne les ruches à d’autres apiculteurs. Quand je récupère un essaim sauvage, je le mets soit près du Parc des Gondoles Nord soit chez la Sncf à Villeneuve Triage.
Quand je récupère un essaim sauvage, je le mets soit près du Parc des Gondoles Nord soit chez la Sncf à Villeneuve Triage.”
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